Vadrouillage Nippon à Niigata

Promenade à pied dans les rues de Niigata

Cela fait maintenant quatre mois que j'habite à Niigata. J'ai pris l'habitude, tous les deux jours, d'aller courir pour faire le tour de l'île centrale de la ville, dans laquelle se trouve Furumachi. Après avoir mangé une banane, enfilé mes baskets et mon short de course (sans oublier la petite bande de coton autour de ma cheville pour faire comme si je m'étais blessé récemment, mais que, comme je suis un guerrier, je continue à faire de l'exercice), je descends à pied les neuf étages de la guesthouse où j'habite.

En sortant, j'arrive sur la rue principale de la ville : vers la droite, Furumachi et plus loin, la mer. Vers la gauche, le pont de Bandai, qui mène au quartier du même nom, et, en continuant tout droit, la gare de Niigata. Pour ma part, je me dirige vers la gauche, où, juste à côté du Koban de secteur, un escalier descend sous le Bandai bridge, laissant l'accès à la promenade qui court le long de la berge de la Shinanogawa.

Je longe le fleuve en laissant le pont derrière moi, sur une piste ocre destinée à accueillir les vélos et les piétons. Tout en courant, je profite du spectacle des immeubles se reflétant dans l’onde de l’autre côté de la rivière, des amoureux qui paressent dans l’herbe grasse au bord de l’eau, des arbres parés de leurs teintes automnales et du spectacle des escadrons d’oiseaux migrateurs sillonnant le ciel légèrement nuageux.

Après être passé sous deux ponts, je monte une volée de marches qui me conduit sur une passerelle faisant le tour de l’auditorium Ryutopia, un grand bâtiment moderne qui accueille des performances artistiques diverses et variées, du concert de musique classique au spectacle de danse contemporaine. Une fois le bâtiment contourné, je fais le tour du parc Hakusan et de son magnifique jardin. Je finis par retourner sur la berge de la Shinanogawa pour continuer mon périple ; une fois au bout de l’île, je continue vers la mer, où un point de vue surélevé me laisse apprécier le spectacle des vagues venant s’éclater sur la digue en prenant un bon bol d’air frais et iodé.

La piste continue le long de la mer du Japon, où les embruns rafraîchissants rendent la course facile. Au bout d’un moment, je bifurque à droite, traversant un petit parc pour au bout d’une petite route traverser l’escalier dit « Dopperi », une japonisation d’un mot allemand signifiant « redoubler ». Cet escalier sépare là où se trouvaient anciennement un lycée et le quartier animé de Furumachi. Ainsi, les étudiants qui empruntaient cet escalier à la pause de midi au lieu de rester étudier, étaient susceptibles de ne pas valider leur année, et ainsi redoubler une classe.

J’arrive alors du côté du grand building Next21, une gigantesque tour en forme de crayon, qui forme avec le Toki messe et la tour Mediaship mes principaux points de repères quand je suis perdu dans la ville.

En retournant à mon point de départ et en continuant plus loin, au-delà du pont de Bandai et de la gare, j’arrive dans un paysage digne des films post-apocalyptiques, où la nature a complètement repris ses droits. Je me promène quelque peu sur les voies de train désaffectées, puis je finis par passer devant l’ancien centre-ville, autrefois fourmillant d’activité, maintenant transformé en petite rue commerçante. A proximité on peut visiter des brasseries de saké ou de miso, qui font partie des activités sur lesquelles la richesse de la ville s’est fondée.

Une fois retourné au bord de la rivière Shinano pour mes étirements, je me rends compte pour la énième fois de la chance que j’ai eu d’atterrir à Niigata, alors que je contemple le soleil se coucher à l’orée de la petite forêt de bâtiments que forme l’île nord-ouest de la ville. Je prends une grande bouffée de l’air frais et pur de la mer, et je retourne à la guesthouse au petit trot pour manger un bon repas et prendre une bonne douche.

Quelle belle ville pour se promener… Il est difficile de décrire ce sentiment fabuleux d’espace que l’on ressent en se promenant le long des berges de Shinanogawa, de liberté lorsqu’on descend l’escalier « Dopperi », et de sérénité lorsqu’on contemple un coucher de soleil depuis la plage de Sekiya. Pour comprendre tout cela, il faut le vivre : Niigata est une ville qu’on parcourt, qu’on explore, qu’on déguste et qu’on adore. Tout le monde y est bienvenu, et ce joyau encore méconnu n’attend qu’à être découvert.

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